Donc, jeudi le 4 juillet, nous nous rendons au marché Mbafay, en charrette (donc, lentement mais sûrement, et au prix de quelques bosses qui raffermiront nos fesses). Notre objectif: acheter 200 kilos de semences d'arachides, qui serviront à encourager Maissa, notre animateur-interprète du groupe, qui est aussi agriculteur, pour tenter de l'aider à avoir une autonomie financière. Nous achetons donc des semences certifiées de base, dites certifiées, pour qu'ils puissent récupérer les semences à la fin de la récolte pour les replanter l'année suivante. Ce sont des semences plus performantes en quelque sorte.
Nous arrivons au marché assez tôt, car il a plu la veille et nous savons que tout le monde se précipite pour acheter les semences, pressé de semer justement (on en voit d'ailleurs déjà au travail sur notre chemin).
Ici, essayez de vous conceptualiser un aménagement chaotique, ou tout le monde est installé à sa façon avec ses sacs d'arachides, avec un unique passage où on ne comprend pas comment une charette arrive à avancer.

Long.
Ensuite vient la recherche d'autres semences. Quand on pense avoir trouvé, ça discute longuement, et Maissa m'informe qu'il négocie le prix avec son oncle. Ça parle, ça parle, je ne comprends rien, je ne comprends rien. Après plusieurs minutes, on part pour aller à une autre parce qu'elle ne voulait pas baisser le prix. Bon, me dis-je. Et cela continue pendant plus d'une heure, à la chaleur et à l'odeur de transpiration tout de même assez forte pour être mentionnée ici.
Les autres partent faire des achats, je reste avec Maissa. Je suis déjà épuisé. C'est 30 minutes - au moins - plus tard que nous revenons à la première dame qui nous vend les arachides qui nous manquaient. On a tourné en rond!
Maintenant, regard nord-américain: quand on y pense, ce manque d'organisation fait perdre temps et énergie à tout le monde. Aucun prix fixe, aucune information visible, aucune organisation. C'est incroyablement n'importe quoi, si je puis me permettre. Et quelle journée affreuse pour ces vendeuses qui y passent la journée au plein soleil... Pour moi, ce fut une expérience exténuante, et j'avoue qu'à certains moments je poussais un peu pour que les choses s'accélèrent.
Quelle compréhension? Évidemment, l'aide de la municipalité aidera à l'organisation du marché. L'alphabétisation permettrait d'y voir plus clair plus rapidement. La normalisation des prix faciliterait les échanges. Oui, mais que peuvent-ils bien faire, concrètement? Effectivement, le manque de financement et de ressources sont une explication claire.
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Salut mon très cher Gab!
RépondreSupprimerMerci de continuer à écrire ce blog! J'ai passé une belle demie-heure à ma délecter de tes péripéties sahéliennes! Je ne sais trop quoi te dire d'autre que;"FONCE" (impératif, sans "s"). Tu m'inspires beaucoup dioude! J'suis en train de faire un autre de ces cours du CÉRIUM comme on l'avait fait il y a quelques années! C'est aussi intense (plus même) que la dernière fois mais le thème est aussi un peu plus intéressant et actuel (droit des ressources naturelles tsé...). Faut que je te laisse, j'ai beaucoup de choses à faire mais j'te souhaite de faire d'autres belles rencontres et de continuer à nous décrire ton périple au Sénégal! Bonne deuxième moitié de stage!